Thessalonique fête les 100 ans de sa libération
– Le 26 octobre 1912 : Thessalonique est enfin libérée après 482 ans.
– Après 2 guerre balkaniques, l’armée grecque fait une entrée triomphale.
Thessalonique est fondée par Cassandre de Macédoine en -315, et baptisée ainsi en l’honneur de sa femme à laquelle il offrit la ville en gage de son amour. Le nom de Thessalonique, fille de Philippe II de Macédoine et demi-sœur d’Alexandre le Grand, provient de la contraction des mots “Thessaliens” et “Victoire” en macédonien. ( NIKI en grec )
Sous le règne des rois “Philippes” de Macédoine, la ville s’agrandit considéra-blement, de par sa situation géographique stratégique. Puis, à l’instar de l’ensemble du territoire hellène, elle est prise par les Romains. Elle devient la capitale de la province de Macédoine.
Les envahisseurs, en créant la via Egnatia, voie qui relie Dyrrachium (Dürres, en Albanie actuelle) à Byzance, font prospérer la ville en faisant de Thessalonique une ville étape incontournable. En 50, Saint-Paul vient y prêcher le christianisme, nombre de Thessaloniciens se convertissent secrètement. Plus tard, l’empereur Galère choisit d’y élire domicile et fait construire son palais ainsi que de nombreux édifices publics. Dans sa lutte contre la chrétienté, il fait de Saint Dimitri un martyr, devenu avec le temps le saint patron et protecteur de la ville.
Constantin Ier entame en 322 la construction des fortifications ainsi que le port artificiel qui continue le développement économique de la ville. Cependant la fondation de Constantinople et la concentration du pouvoir politique et religieux qui en découle ôte à Thessalonique le rôle central qu’elle pouvait espérer de par sa situation géographique. En 390, Théodose Ier fait massacrer la population, révoltée, faisant entre sept et dix mille victimes.
A partir du siècle suivant, Thessalonique devient la capitale de la préfecture de l’Illyricum, vaste circonscription de l’empire qui englobe la quasi-totalité de la péninsule balkanique. Pendant les premiers siècles de l’empire byzantin, la ville connaît un essor économique constant. Sa position stratégique au débouché de la péninsule balkanique et sur la via Egnatia favorise le commerce et, forte d’une activité portuaire intense, la cité est en relation directe avec Le Pirée, Gênes et Constantinople. Cette période voit la ville s’enrichir de nombreux monuments et d’imposantes églises telles l’église Sainte-Sophie, l’église de l’Acheiropoiètos et la basilique de Saint Dimitri.
A partir de la fin du VIème siècle, de nombreuses tribus slaves s’installent dans la région de Thessalonique. Plusieurs attaques ont lieu contre la ville tout au long du VIIème siècle et l’empire, très engagé sur le front oriental, intervient mollement. Cette période de repli dure jusqu’au début du Xème siècle.
Thessalonique est prise par les Sarrasins en 904. Léon le Tripolitain, renégat byzantin originaire d’Attalia en Pamphylie (Asie mineure), attaque la ville avec 54 navires sarrasins et un peu plus de 10 000 hommes. Les Thessaloniciens qui ont survécu sont réduits en esclavage ou échangés contre rançon. Cependant, le Xème siècle et le début du XIème siècle correspondent à une période de redressement. Thessalonique devient une capitale régionale et perdure en l’état jusqu’au XVème siècle. La ville tombe aux mains des Croisés durant ce siècle, lors de la IIème croisade, sur ordre du pape de l’époque, qui avait peur de perdre une importante part de son autorité pontificale. Le pape veut alors réduire au silence l’Empereur de Byzance, chef spirituel de la future Orthodoxie. Le pillage de Thessalonique est orchestré afin de s’approprier les richesses de la ville et de s’assurer un monopole commercial en Méditerranée. En 1313, la ville est de nouveau réintégrée à l’Empire de Constantinople. En 1430, elle est prise par les Turcs qui l’appellent Selanik.
Thessalonique est, à partir du XVIIème siècle, jusqu’au rattachement à la Grèce en 1912, le centre du mouvement messianique juif, déclenché par Sabbataï Tsevi. Les Sabbatéens y sont regroupés jusqu’à l’échange de populations qui les conduit en Turquie dans les années 1910.
Au XIXème siècle, Thessalonique devient la quatrième ville de la Turquie et un important centre politique. Le Parti Union et Progrès voit le jour à Thessalonique, ainsi que les premières loges maçonniques turques. La révolution constitutionnaliste de 1908 débute en son sein, ce qui lui valut le surnom de la Kaaba de la Liberté en Turquie. Après avoir été détrôné, le Sultan Abdülhamid II est assigné à résidence dans cette ville. Thessalonique est également le lieu de naissance de Mustafa Kemal Atatürk (1881). Sa maison natale est aujourd’hui un musée.
Jusqu’en 1912, Thessalonique appartient à l’Empire Ottoman. Le Traité de Bucarest (1913) déchire la partie sud de la Macédoine pour l’offrir à la Grèce. Solun devient Salonique, ou Thessalonique, et réintègre l’état hellène.
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